Mat Export Club
Le Mat Export Club accoste chez Soprema
Au rythme de deux réunions annuelles, le Mat Export Club rassemble régulièrement entre quinze et vingt fabricants de l’univers du bâtiment souhaitant développer des activités à l’export. La dernière rencontre, en décembre dernier, s’est déroulée au siège social strasbourgeois de Soprema, groupe international spécialisé dans l’étanchéité, l’isolation et le désenfumage.
Le 17 décembre dernier, le Mat Export Club fondé en 2010 à l’initiative de Thierry Lefeuvre, directeur export de Semin, a tenu sa deuxième réunion annuelle à Strasbourg, au siège de Soprema.
Ciblée sur le commerce international, et notamment sur le grand export, cette association amicale permet à chacun des participants d’échanger sur ce sujet d’une façon constructive en informant sur les particularités économiques de chaque pays et la nature des contacts que l’on peut y nouer. Des pistes sont d’ailleurs régulièrement communiquées entre entreprises pour faciliter les implantations en dehors de nos frontières.
Soprema, exemple pour l’export
Ce mois de décembre 2015, après la PME Ecopic et sa maison mère UUDS, la société accueillant le Mat Export Club fut le groupe international Soprema qui connaît une croissance importante sur notre marché et dans de nombreux pays, grâce notamment à une politique de croissance externe dynamique et une forte diversification de ses activités dans l’étanchéité, l’isolation et le désenfumage, dernier pôle qui comprend également la sécurité et la protection incendie. Le groupe dirigé depuis 1992 par Pierre-Etienne Bindschelder est en effet un modèle de développement à l’international avec aujourd’hui un chiffre d’affaires de 2 milliards d’euros réalisé pour moitié en France – à 1% près – et pour moitié dans les autres pays du monde avec notamment une présence forte en Amérique du Nord, territoire qui pèse à lui seul un tiers du CA. Présent dans 90 pays avec quarante sites de production et sept centres de recherche et développement, employant quelque 5 600 collaborateurs dont 3 600 en dehors de la France, Soprema a parfaitement saisi sa chance de devenir une société d’envergure mondiale.
Quinze entreprises échangent
La réunion Mat Export Club a réuni cette fois-ci 15 entreprises – y compris Soprema – avec la présence des sociétés ACF (matériel de sablage), Actis (isolation), Gerflor (revêtement de sol), Ecopic (Systèmes anti-oiseaux), Hymer (accès en hauteur), Mabi (traitement du bois), Maestria (peintures), Mantion (systèmes coulissants), MDB (profilés de finition), Semin (enduits), Théolaur division Ecoplas (revêtements pour terrains de sports) et Veda France (joints de dilatation), ainsi que les deux fabricants Sitek Insulation (isolation) et Edma (Outillage) dont c’était la première participation.
La journée a débuté avec la visite de l’usine Soprema et s’est poursuivie classiquement avec le mot du président Thierry Lefeuvre avant d’enchaîner sur les derniers bilans à l’export des entreprises présentes. Cela n’étonnera personne, les performances à l’international sont bien plus encourageantes que celles enregistrées en France avec naturellement des différences entre pays. De ces échanges, on peut retirer l’intérêt que peut inspirer l’Espagne, en net regain, la confiance toujours intacte dans l’Allemagne et des pays du nord de l’Europe et un intérêt très marqué pour l’Algérie que d’aucuns considèrent comme un territoire à très fort potentiel. Le Moyen-Orient a été un peu moins présent dans les discussions cette fois-ci, l’influence de la baisse du pétrole se faisant sûrement ressentir ici.
Quatre interventions instructives
Après cet échange, deux interventions avaient été programmées par Soprema. La première a été faite par Dominique Monnier, directeur régional du cabinet de courtage Au-Group spécialisé dans le risque client sur la thématique de la gestion du risque et de l’assurance-crédit. Elle a été particulièrement intéressante avec notamment la prévention sur les escroqueries au président (faux ordres de virements internationaux). La seconde a été conduite par Benjamin Deltete, du CCI Alsace qui rapportait l’expérience d’une mission de protection bâtiment second œuvre menée en Algérie, une initiative en phase avec les propos échangés un peu plus tôt dans l’après- midi par les membres du Mat Export Club. La dernière partie de la journée a été consacrée à la présentation des deux nouvelles sociétés membres, Sitek Insulation, CA de 20 Me avec 40% à l’export et Edma Outillage, CA de 13 Me avec 35% à l’export par leurs deux représentants Pierre Morrachini et David Cau.
La prochaine réunion MEC se déroulera en juin prochain.
L’usine Soprema de Strasbourg
Une partie de la matinée a été consacrée à la visite de l’usine strasbourgeoise de la société Soprema. Implantée sur plus de six hectares dans la zone portuaire sud de la ville, cette usine certifiée ISO 9001 et ISO 14001 où l’on fabrique des produits d’étanchéité liquide et surtout des membranes bitumineuses a une production qui est destinée pour un peu plus de la moitié de ses volumes à l’export proche ou lointain (jusqu’en Australie).
Cette usine a failli connaître une fin prématurée lorsque la raffinerie de Reichstett qui l’approvisionnait en bitume a fermé ses portes en 2011. Confronté à cette situation, Soprema s’est retourné vers d’autres fournisseurs et a finalement trouvé une solution propre à maintenir la rentabilité de son site en faisant aujourd’hui venir 95% de son bitume par barges, de Godorf, une ville proche de Cologne. Disposant d’un embranchement fluvial, l’usine a construit en 2012 une citerne mi-enterrée avec la meilleure technologie possible afin de pouvoir stocker 2 000 m3 de bitume conservé à la température de 170°C, soit l’équivalent de trois semaines de production. Depuis le 19 décembre 2012, les barges d’une longueur de 150 m et d’une capacité moyenne de 1 500 tonnes accostent tous les dix à quinze jours selon la période et déversent leur chargement gardé liquide dans la cuve de l’usine au rythme de 400 m3/heure. Ce mode de livraison a par ailleurs permis de diminuer de 40% le bilan carbone de cette opération de transport.
Après cette première étape, le processus de fabrication des membranes bitumineuses passe par le traitement du bitume qui est transféré dans un malaxeur où sont rajoutés un polymère spécifique et des adjuvants dans un bain tenu à 200°C pour constituer en fin de process le liant bitumineux. Ce liant est transféré par des pompes sur la ligne de fabrication où quatre points d’induction permettent d’enduire d’une à quatre qualités différentes de bitume une armature en polyester non tissé d’une densité pouvant aller de 100 à
300 g/m2 selon le produit fini à obtenir. Chauffée à 220°C durant cette phase pour éliminer tout trace d’eau du polyester afin d’éviter tout retrait sur chantier, la membrane est ensuite refroidie avant d’être parachevée avec un film de plastique et conditionnée dans des lots d’un poids maximal de 25 kg.
Outre la fabrication des étanchéités liquides et des membranes bitumineuses, le site strasbourgeois de Soprema abrite entre autres choses le siège social du groupe, un centre R&D de trente-cinq personnes pour développement les produits et un centre de formation recevant un millier de stagiaires par an qui délivre un diplôme de CAP étancheur et propose un cursus de reconversion aux demandeurs d’emploi.