Les plaques de plâtre
Technicité et gros volumes
Elément constructif de base dans l’architecture moderne, utilisée aussi bien pour le logement que pour le tertiaire, en neuf comme en rénovation, la plaque de plâtre permet d’aménager en toute liberté les espaces avec des éléments d’une haute qualité technique alliant à la demande résistance à l’eau, au feu, et les performances mécanique et acoustiques. Bref, un produit paré de toutes les vertus qui fait le bonheur des négoces matériaux.
Une plaque de plâtre est un produit composite formé d’un cœur en gypse pris entre deux feuilles de carton parfois remplacées par un mat de verre. Sa fabrication obéit à un principe très simple avec dans un premier temps le broyage en poudre d’un gypse déshydraté. Cette poudre est mélangée à de l’eau et parfois adjuvantée en fonction des propriétés techniques particulières recherchées (hydrofugation, résistance au feu…).
La pâte ainsi obtenue est déposée en continu sur la feuille de carton « crème », destinée à recevoir le revêtement ultérieur (peinture, céramique…) lorsque la plaque sera mise en œuvre. La forme du bandeau transporteur, épousée par le carton crème, dessine déjà le futur bord aminci de la plaque. Lissé à une épaisseur déterminée, ce cœur de plâtre pâteux est recouvert d’une seconde feuille de carton « gris » correspondant au dos de la plaque, sur laquelle sont retournées les extrémités latérales du carton crème. Le produit obtenu est alors une plaque de plâtre continue. Après un temps de prise maîtrisé, qui a lieu lors de son transfert sur un convoyeur de grande longueur, la plaque est découpée à la longueur voulue avant d’être retournée par un « flipper ». Les plaques sont alors introduites dans un séchoir où la quasi-totalité de l’eau encore présente est évaporée. Le produit est alors fini et présente la rigidité recherchée.
Présenté comme cela, le process ne paraît pas très compliqué, mais chaque fabricant conserve jalousement ses propres recettes pour fabriquer le produit le plus performant.
Gypse et désulfogypse
Pour la fabrication des plaques de plâtre, deux types de gypse peuvent être utilisés, le gypse naturel issu de carrières ou le désulfogypse, gypse synthétique issu de la désulfuration des fumées des centrales électriques fonctionnant au charbon. Ce matériau est logiquement produit en quantité importante dans les pays produisant beaucoup d’électricité à base de charbon, en particulier l’Allemagne.
Que le gypse soit naturel ou issu de revalorisation de fumées, ses caractéristiques sont connues et intégrées par les fabricants qui ajustent leurs process de fabrication afin d’obtenir un produit fini qui répond aux normes en vigueur et présente les caractéristiques techniques requises. Même si le désulfogypse présente des propriétés intrinsèques, densité et sensibilité au fluage, légèrement différentes de celles du gypse naturel, la plaque de plâtre obtenue est la même. La production française de plâtre à base de désulfogypse reste marginale, avec une part plus importante dans la distribution du fait des importations.
L’obligation NF DTU 25.41
Une fois fabriquée, la plaque de plâtre est vendue sur les marchés grand public et professionnels. Pour pouvoir être commercialisée en France dans les réseaux professionnels, elle doit répondre à des normes de qualité encadrées par leur marquage CE et surtout par le NF DTU 25.41, pour lequel l’apposition de la marque NF garantit la conformité du produit proposé. Cette obligation conduit à des niveaux de qualité supérieurs à ceux définis par la norme CE, notamment en termes de raideur mécanique, ainsi qu’une certification des produits par un organisme tiers accrédité pour cela. Dans ce cadre, des contrôles sont effectués en usine et chez les utilisateurs. De fait, le marché est respectueux de ces obligations et les plaques de plâtre disponibles en distribution professionnelle sont toutes marquées NF, les plaques non marquées NF étant uniquement disponibles dans les grandes surface de bricolage.
Pour certains systèmes plus techniques ou non couverts par le NF DTU 25.41, des avis techniques ou Documents Techniques d’Application (DTA) sont requis. De même, lorsque certaines performances, notamment acoustiques ou de sécurité incendie, sont attestées par des PV, ces documents font référence y compris sur le choix des produits à utiliser.
BA13 et plaques techniques
L’utilisation des plaques de plâtre est très répandue, d’une part pour monter des cloisons distributives séparant différents volumes tout en étant utilisées comme supports de finition, d’autre part réaliser des plafonds. Au-delà, les plaques de plâtre peuvent être utilisées dans différentes applications techniques présentant des propriétés mécaniques supérieures, une résistance accrue à l’humidité ou au feu, une isolation ou une absorption acoustique améliorées, etc. – d’autres applications moins communes sont aussi citées plus loin.
Si les plaques d’épaisseur 12,5 mm dites BA13 (Bord Aminci 13) représentent 75 à 90% du marché, certaines applications appellent d’autres épaisseurs de plaques et il existe ainsi des plaques BA6, BA10, BA15 (voire BA16 pour certains fabricants), BA18 et BA25 ; la partie chiffrée indique leur épaisseur en millimètres. Après la BA13, la plaque la plus utilisée est la BA18. Les plus petites épaisseurs sont utilisées pour réaliser des parois courbes à petits rayons de courbure – une BA10 peut ainsi décrire un arc de rayon 50 cm.
Les plaques vertes Hydrofugée
La plus utilisée des plaques techniques est la plaque hydrofugée, reconnaissable à sa couleur verte. Elle représente environ 15% du marché des plaques standard du fait de son utilisation dans les pièces humides, dont en premier lieu les salles de bains.
Les locaux sont classés en cinq catégories en fonction de l’exposition à l’eau des plaques de plâtre qui les délimitent. Les deux premières EA et EB concernent les locaux secs et faiblement ou moyennement humides comme les cuisines ou les toilettes privatives par exemple, dans lesquels les plaques de plâtre standard peuvent être utilisées. Les locaux plus humides classés EB+ privatifs sont des lieux comme les salles de bains privées ou les sanitaire de bureaux et ceux classés EB+ collectifs comprennent des douches, cuisines, sanitaires, laveries… collectifs. Pour ces catégories, les plaques de plâtre doivent être hydrofugées au niveau H1, le plus sévère des niveaux d’hydrofugation définis par la norme NF EN 520. Une Sous-couche de Protection à l’Eau sous Carrelage (SPEC) est aussi mise en œuvre dans les zones carrelées des locaux EB+c pour renforcer cette protection dans les zones particulièrement exposées aux projections d’eau. La dernière catégorie, dénommée EC, concerne les douches communes comme par exemple celles des vestiaires sportifs, les espaces nettoyés à haute pression, les centres aquatiques, etc. Ces locaux appellent des précautions particulières. Plusieurs solutions sont disponibles selon les fabricants avec par exemple le Pregywab de Siniat reconnaissable à sa couleur orange. Sur un cœur de plâtre déjà adjuvanté, un mat de verre orange apporte des propriétés supplémentaires d’imperméabilité à la plaque. Le traitement des locaux EC peut aussi passer par l’utilisation de plaques ciment, mais plus lourdes et plus difficiles à couper qu’une plaque de plâtre.
Les plaques acoustiques
Autre paramètre pouvant être pris en compte dans une construction, l’acoustique peut être abordée selon deux axes, soit l’isolation entre deux pièces à travers la paroi, soit l’absorption des sons dans la pièce où sont installées les plaques. Ces deux caractéristiques ont naturellement une incidence sur la composition des produits utilisés en paroi ou en plafond.
Concernant l’isolation acoustique, des systèmes sont conçus par les fabricants sur le principe masse / ressort / masse pour limiter les transmissions d’ondes sonores au travers de la paroi. Les premiers facteurs déterminants sont ici la masse surfacique de la plaque et son épaisseur, l’affaiblissement acoustique étant d’autant plus important que ces deux facteurs sont élevés. La plaque BA18 phonique est ainsi communément utilisée dans le tertiaire ou des logements types Ehpad pour apporter une atténuation de 48 dB avec dans le même temps une amélioration de la productivité du fait d’une largeur de plaque de 900 mm offrant une meilleure préhension et un montage simplifié par l’entraxe des ossatures de 900 mm (concept d’une plaque / un montant) au lieu des 600 mm traditionnels. Les fabricants peuvent aussi proposer une solution avec deux plaques contrecollées séparées par une couche acoustique. Cette construction permet d’utiliser deux natures de plaques possédant des modules d’élasticité différents et des fréquences critiques différentes. Le spectre des longueurs d’onde qui seront bloquées par la cloison est donc plus large et l’affaiblissement obtenu sera donc meilleur. La plaque extérieure peut par ailleurs être de haute dureté pour résister efficacement aux chocs. Chez Knauf, une telle proposition permet par exemple d’atteindre en KA18 Phonik (deux plaques d’épaisseur de 9 mm) un affaiblissement acoustique de 57 dB pour une cloison de 106 mm de large pourvue en son centre de 45 mm de fibre minérale, affaiblissement qui monte à 63 dB en KA25 Phonik+ (deux plaques de 12,5 mm) pour une cloison de 120 mm de large abritant 70 mm de fibre minérale. Ces gains sont liés à la bonne mise en œuvre du produit selon les indications données par le fabricant avec l’emploi des composants adéquats (bande résiliente sous l’ossature, mastic acoustique) ainsi qu’à une bonne conception acoustique du bâtiment, avec transmissions latérales limitées. Les plaques spéciales acoustiques se reconnaissent généralement à leur couleur bleue.
Concernant l’absorption, qui concerne principalement les parties communes des logements collectifs et les grands volumes du tertiaire (salles de réunion, halls…), l’utilisation de plaques perforées permet de réduire la réverbération et donc le niveau sonore d’un lieu, jusqu’à 4 dB dans certains cas. Comme pour l’affaiblissement acoustique, il faut se référer au système constructif prévu par le fabricant pour optimiser la performance. Pour simplifier, sans tenir compte des autres paramètres (hauteur du plénum, isolant…), plus la plaque comporte de perforations, meilleure est l’absorption.
La plaque jaune Mécanique
Les plaques haute dureté, plus résistantes aux chocs, sont largement utilisées dans les établissements scolaires, les centres commerciaux, les bureaux, les hôpitaux, etc. Produit phare pour les ERP, cette plaque identifiée par sa couleur jaune est généralement utilisée en épaisseur de 18 mm, voire de 25 mm car cette épaisseur autorise des montages « simple peau » à une seule épaisseur de plaques de plâtre par parement dans les locaux à fortes sollicitations mécaniques.
Pour les cloisons de grande hauteur qui peuvent atteindre 20 m, les capacités dépendent d’abord du principe constructif retenu, certains systèmes utilisant des profilés de charpente métallique. Les systèmes constructifs sous avis technique développés par les fabricants pour ces chantiers, fondamentaux à respecter, sont aboutis et permettent tout à fait de travailler en BA13 à moins de demandes particulières concernant les résistances diverses (chocs, feu, hydro).
Il faut également ajouter dans cette catégorie la nouvelle plaque Habito de Placo lancée en ce début d’année dans les versions sèche et hydrofuge dont la composition et la surdensification lui permettent d’offrir une très forte résistance aux chocs et des possibilités de fixation sécurisées pour de lourdes charges. Ce type de produit est également proposé par les autres marques dans des configurations un peu différentes, type Pregyroc charges lourdes Siniat, plaque diamant Knauf.
Pour les plafonds, les performances mécaniques ont également leur importance pour obtenir des entraxes plus importants qui permettent aux plafistes de gagner en temps de pose. Ainsi, passer d’un entraxe standard de 600 mm à un entraxe de 800 mm comme le propose Siniat avec son BA 13 Prégy XL proposé en 2 500 et 3 200 mm de longueur permet un gain de temps de 30% et une économie de réalisation avec moins de d’ossatures et de fixations « On a introduit un voile et travaillé le cœur de plâtre sans alourdir la plaque pour renforcer sa rigidité » précise le directeur marketing et stratégie de la marque.
La plaque rose spéciale feu
Autre plaque technique commune dans les plans de vente, les plaques de plâtre apportant une protection contre le feu sont comme les plaques aux propriétés acoustiques ordonnées selon deux critères en fonction de leur réaction au feu (inflammabilité) et de leur capacité à retarder la propagation du feu. Concernant le premier paramètre, cela concerne en premier ressort le carton. Celui-ci est standard dans la majorité des cas, conduisant à un classement A2S1d0 de la plaque. Ce classement atteste que le produit n’apporte aucune contribution au développement éventuel d’un feu ou d’un départ de feu. Certaines applications, comme des lieux de stockage sensibles, les gaines des Établissements Recevant du Public (ERP), etc. appellent l’utilisation de produits strictement incombustibles ou classés A1.
En résistance au feu, on caractérise la capacité du système mis en œuvre (cloison, plafond…) à retarder la propagation d’un incendie. Cette capacité est définie en critères (stabilité R apportée aux éléments porteurs, confinement E du feu et des fumées, limitation de l’élévation de température EI) et en durée de résistance évaluée à partir d’une courbe d’exposition normalisée (le plus souvent 15, 30, 60, 90 ou 120 minutes), après laquelle le maintien des critères définis pour les fonctions R, E et EI a pu être constaté. Ainsi, on parlera d’une cloison EI 60 ou d’un plafond REI 30 sous plancher bois, par exemple. En l’état, le plâtre des plaques – chimiquement redevenu du gypse – a une structure cristalline dont les molécules sont constituées d’environ 20% d’eau. Même si c’est un produit sec, l’énergie de l’incendie est d’abord consommée par la retransformation de ces molécules en plâtre + eau puis ensuite par l’évaporation de cette eau. Cette caractéristique de résistance au feu peut être améliorée en juxtaposant plusieurs plaques standards ou en utilisant des plaques spécialement formulées, reconnaissables à leur couleur rose, qui permettent au plâtre de résister aux hautes températures et de se désagréger moins rapidement. Côté carton, sa nature a en espèce peu d’importance car ce matériau apporte très peu de puissance calorifique à l’incendie. Il peut très bien être classé A2S1d0 même si certaines réglementations appellent encore des produits A1.
Du spécifique pour la sûreté
D’autres plaques ou systèmes techniques sont proposées sur le marché par les fabricants au titre desquelles nous pouvons citer les produits de protection anti-effraction, balistique, contre les rayons X, et ceux pouvant être utilisés en extérieur ou contribuant à l’isolation thermique ou à l’assainissement de l’air ambiant.
Contre les effractions, une demande que l’on peut retrouver par exemple en immeuble entre un logement et une partie commune, la solution est d’intégrer des tôles ou des grillages d’acier de 3, 5 ou 10 mm d’épaisseur à la plaque de plâtre. Concrètement, des plaques de métal sont collées et rebordées en usine dans le sens de la longueur sur une plaque BA13 à bord droit pour former une coquille protectrice. Le respect de la procédure de montage est indispensable pour arriver au niveau de sûreté exigé, décrit par les trois classes CR2 (résistance 3 minutes), CR3 (5 min.) et CR4 (10 min.). Un autre aspect de la sécurité est la résistance à l’impact d’une balle d’arme à feu, dont le classement comprend quatre catégories allant de FB1 à FB4. Dans cette classe de produits, nous pouvons citer les plaques de plâtre exclusives FB4 Toro Knauf qui ont fait l’objet d’essais normalisés certifiant que ces parois stoppent les balles d’armes telles celles des 44 magnum ; elles offrent une absorption des chocs très élevées et dispersent les effets de l’impact. Très lourdes, d’un format de 600 x 624 x 28 mm, elles sont vendues sur prescription préférentiellement auprès d’unités comme les gendarmeries ou les ambassades et sont utilisées par paire pour réaliser des cloisons en association avec des plaques haute densité Diamant.
Il existe également des plaques destinées à la clientèle des radiologues, cabinets dentaires ou toute autre profession utilisant des rayons X dans le cadre de leur activité. Ces produits se montent usuellement avec une plaque de plomb vissée sur les ossatures mais il existe également une solution bien plus maniable avec l’intégration directe de sulfate de baryum dans la plaque de plâtre qui permet d’avoir un effet équivalent, la puissance de la protection étant donnée par l’association de plusieurs plaques. Ainsi, Knauf avec sa plaque Safeboard assure une protection équivalente à 0,5 mm de plomb. Il suffit de se reporter à un tableau de correspondance pour connaître la protection à procurer et donc le nombre de plaques à juxtaposer. Evidemment, tout doit être fait en conséquence avec des bandes à joint également traitées au sulfate de baryum contre la propagation des radiations.
De nouvelles applications
On peut aussi noter l’utilisation de plaques de plâtre dans une utilisation en extérieur avec l’exclusivité Siniat Aquaboard, la première plaque pour façade extérieure lancée en 2015. Prônant une rupture d’utilisation, cette plaque permet de réaliser des solutions ITE en bardage ventilé sur la façade d’un bâtiment. Elle est issue du fruit de la résistance à l’humidité de Pregywab à laquelle la marque Siniat a associé la résistance au choc et l’isolation thermique. Cette plaque s’adresse à des bardeurs travaillant sur des façades de maison individuelle et en petit tertiaire. Elle conjugue simplicité de mise en œuvre, bonne résistance au choc pour les bas de bâtiment et est associée à un enduit mince offrant un grand choix de couleurs.
Enfin, après mention de l’Aquaboard, comment ne pas aborder le domaine de l’isolation thermique avec des solutions où la plaque est associée par collage à des isolants en PSE (qui fait acoustique) ou PU (plus mince) pour faire de l’isolation thermique par l’intérieur. Ces produits qui ont une part de marché notable dans le collectif permettent de supprimer l’opération de rajout de l’isolant, directement intégré en usine, ce qui joue favorablement sur le temps de mise en œuvre. Ces systèmes sont généralement faits avec du BA 13 et du BA 13 hydro.
La qualité de l’air intérieur est également prise en compte avec des produits qui purifient l’air intérieur avec l’inclusion au cœur de plâtre de composants qui vont absorber et dégrader les formaldéhydes, notion aujourd’hui très présente dans les exigences de lieux tels que les hôpitaux ou le crèches. Il ne dégage également aucune odeur.
Nous finirons cette présentation de l’univers de la plaque de plâtre en allant sur le domaine de la décoration et de l’éclairage. On citera ici la coopération entre Pladur et Batileds qui ont mis leur expertise en commun pour sortir une gamme de plafonds acoustiques décoratifs éclairants dotée de leds de forte puissance. Elaborés à partir de plaques de plâtre FON+ et FON+ Décor de 600 x 600 x 25 mm, ces plafonds dotés en leur verso d’un voile acoustique offrent une grande liberté dans la disposition des éclairages pour construire des esthétiques très diverses.
A l’évidence, même s’il a atteint une phase de maturité avec une technologie déjà parfaitement maîtrisée, le marché des plaques de plâtre reste très dynamique dans ses développements avec de nouvelles applications qui peuvent répondre à de nouvelles attentes sécuritaires, esthétiques, écologiques, etc. Sans aucun doute, de nouvelles applications nous seront proposées dans les prochaines années.
Frédéric Bassigny
Un marché de 300 000 000 m2
Le marché de la plaque de plâtre dépend de la santé du bâtiment neuf. De fait, le marché annuel français est évalué 300 millions de mètre carrés, y compris les plaques intégrant du doublage thermique. Dans cet ensemble, les parois représenteraient environ 220 millions de mètres carrés et les plafonds 80 millions, deux destinations qui évoluent selon un même rythme. Si l’on raisonne neuf et rénovation, ces deux catégories sont à peu près similaires en poids avec un petit avantage pour le neuf. Il faut toutefois ajouter ici que la partie rénovation reste très stable d’année en année, proche des 150 millions de mètres carrés, et que les évolutions de marchés sont essentiellement dues à celles liées aux logements neufs. Les plaques BA 13 forment l’essentiel du marché, entre 75 et 90%, et dans les plaques techniques, ce sont les plaques hydrofugées qui sont les premières en termes de volume, devant les plaques aux performances acoustiques et mécaniques, très proches l’une de l’autre, et enfin les plaques feu. Ces plaques sont dans leur grande majorité à bords amincis qui permettent de les visser sur l’ossature et de réaliser les joints entre plaques sans faire de surépaisseur. Les plaques à bords droits sont plus utilisées dans les applications industrielles.
En termes de dimensions, la taille standard des plaques de plâtre pour les cloisons est de 1 200 mm de large sur 2 500 ou 2 600 mm de longueur jusqu’au BA 15 ; des ventes se font également en 2 700, 2 800 et 3 000 mm. A partir du BA 18, plaques plus lourdes, la largeur descend à 900 mm. Pour les plafonds, les longueurs les plus communes sont les 2 500 mm pour des montages avec entraxe de 500 mm et 2 400 mm pour les entraxes de 600 mm jusqu’au BA 13. Les épaisseurs supérieures sont plus rarement utilisées en plafond et pour des applications particulières, comme par exemple la protection au feu pendant 1/2h apportée aux structures et planchers bois par une BA18 (source Eurocode 5, partie feu).
Sur la période récente, le marché a connu une petite hausse en volume autour de 1 à 2% en 2016 et semble reproduire ce schéma cette année, croissance tirée par le logement individuel et le tertiaire. Pour les années futures, la plaque de plâtre a un fort potentiel avec des possibilités immenses en cloisonnement associé à des problématiques d’acoustique, d’isolation, de décoration, de sécurité… il y a encore beaucoup de choses à faire et à imaginer. On a ainsi vu dernièrement Placo commercialiser sous le nom Ikebana des plaques revêtues de feuilles vinyles à poser sur les ossatures par le biais de simples adhésifs de façon à disposer immédiatement d’un intérieur décoré, Pladur s’associer à un spécialiste de l’éclairage pour proposer un plafond acoustique doté de leds ou encore Siniat proposer à travers sa structure Siniat Design des plaques préformées aux découpes originales réalisées sur mesure pour l’architecture commerciale.
Au-delà de ces seuls aspects marché, le plâtre est un matériau 100% recyclable, vertueux, qui peut être broyé pour être réutilisé à l’infini. Sa performance environnementale est excellente.
Pladur
FON+ C3/8 Micro
La gamme des plafonds modulaire FON+ C3/8 Micro récemment mise sur le marché par la société Pladur® offre une isolation phonique optimale au design particulièrement soigné pour la réalisation de plafonds suspendus. Parfaitement adaptées aux espaces collectifs, ces plaques sont dotées de micro perforations carrées de 3 mm de côté, espacées de 8,33 mm, et recouvertes d’un feutre spécial à l’arrière de leur surface, ensemble qui confère une grande qualité d’isolation phonique, limitant ainsi la réverbération. Leur design épuré avec des perforations à peine visibles est particulièrement attractif pour les plafonds de grande hauteur tandis que la variété des finitions permet de répondre à nombre d’exigences architecturales et décoratives.
Siniat
Prégy XL
Grâce à la formulation spécifique de son cœur qui évite le fluage, la plaque de plâtre Prégy XL® de Siniat permet d’installer facilement et rapidement un plafond avec un entraxe élargi à 800 mm, contre 600 mm pour un plafond standard. Cette propriété permet de gagner jusqu’à 30% de productivité sur la mise en œuvre (test comparatif entre un système plafond standard et le système Prégy XL® pour une surface de 100 m2). D’une dimension de 1 200 x 2 400 mm, cette plaque utilise des ossatures et accessoires Siniat standards et ne nécessite pas d’outillage spécifique pour son installation.
Placo
Habito
La plaque de plâtre très haute dureté Placo® Habito™ allie résistance aux impacts – deux plus résistante qu’un mur en parpaings – et capacités d’accrochage très élevées jusqu’à 20 kg avec une vis à bois à filetage total de diamètre 5 mm et 60 kg par point de fixation avec l’emploi d’une cheville à expansion. D’un poids de 12 kg/m2, cette plaque de 12,5 mm d’épaisseur se pose comme une BA13 standard hormis l’emploi de vis spéciales Habito. Elle est commercialisée en standard en 1 200 x 2 500 mm (possibilité jusqu’à 3 000 mm) en version sèche comme hydrofuge plus une variante en 600 mm de large en hydrofuge.
Fermacell
Design
Fermacell Design est une plaque de finition intérieure à base de gypse et de fibres de cellulose recouverte d’une couche hydrophobe (pour les milieux secs) ou à base de ciment armée sur les deux faces d’un treillis de fibres de verre (pour les milieux humides), recouverte d’une résine minérale décorative déclinable à l’infini : couleurs RAL, sérigraphie, reproduction photographique ou logo, en mat ou brillant... Elle est hautement résistante aux chocs, à l’abrasion, à l’humidité, aux graffitis (surface extra lisse) et est incombustible. Cette plaque, qui s’installe sur son support avec des adhésifs double-face et de la colle appliquée uniformément peut être posée sans surépaisseur en côte à côte avec des plaques Fermacell standard.
Knauf
KA13 Phonik
La plaque de plâtre haute densité KA13 Phonik à bords amincis de Knauf permet d’améliorer les performances acoustiques des systèmes de cloison, contre-cloison et plafond. D’une épaisseur de 125 mm et déclinée en qualité standard et H1, cette plaque d’une masse surfacique de 11,2 kg/m2 est disponible en quatre longueurs de 2,5 à 3 m (max 2,8 m pour la KHA13) sur 1,2 m de largeur. Elle est prescrite pour des cloisons distributives KM (ex : un affaiblissement acoustique de 53 dB avec une paroi de 120 mm d’épaisseur dont 70 mm de laine de verre) et des cloisons séparatives KMA22 (ex : un affaiblissement acoustique de 64 dB avec une paroi de 180 mm d’épaisseur dont 90 mm de laine de verre.
Isolava
STARprotect
La plaque de plâtre STARprotect « Tout en 1 » réunit cinq caractéristiques : très haute dureté, résistance à l’arrachement, résistance au feu (90 minutes de résistance au feu en paroi de deux BA 13), à l’humidité (six fois plus qu'une BA13 standard), au bruit (affaiblissement acoustique de 3 dB), contre les chocs (dureté de surface très élevée) et contre l’arrachement (résiste aux sollicitations mécaniques importantes). Elle se monte dans les systèmes à ossatures métalliques et ossatures bois ainsi qu’en plafonds, contre cloisons, doublages et gaines techniques dans tous types de bâtiments (neuf ou rénovation).
Des usages d’une grande diversité
Les plaques de plâtre ne sont pas dédiées uniquement à la réalisation d’une cloison ou d’un plafond nus. De nombreuses déclinaisons ont été imaginées au fil des ans par les fabricants aussi bien dans les domaines de la sécurité des lieux (effractions, sanitaire…), du design, de l’éclairage. Sans les citer toutes, voici trois exemples représentatifs de cette diversité.
La plaque de plâtre Knauf Sûreté de 600 mm de large est contrecollée en usine d’une tôle d’acier de 63/100e d’épaisseur dont les extrémités sont rebordées. Elle est dédiée au renforcement sur une ou deux faces de cloisons distributives ou séparatives à parement double ou triple installées dans les types de constructions qui demandent une protection contre l’effraction (banques, bâtiments de maintien de l’ordre public, commerces…). Ces cloisons obtiennent selon leur constitution des PV d’exigence anti-effraction de 3, 5 ou 10 minutes (CR2, CR3, CR4).
Pladur a imaginé avec la société Batileds une solution éclairante mise en œuvre sur des plaques de plâtre FON+ et FON+ Décor de 600 x 600 x 25 mm dont des caractéristiques dépendent des objectifs techniques, acoustiques et esthétiques exigées par le chantier. Disponibles dans plusieurs coloris (blanc, acier et bois), ces plaques intègrent des éclairages leds haut de gamme Osram qui peuvent être disposés de façon géométrique ou aléatoire afin de laisser aux designers la liberté de proposer une large palette d’effets.
La solution Ikebana de Placo prend la forme d’une plaque de plâtre revêtue d’un décor vinyle qui s’installe directement à l’aide d’un simple adhésif double face sur les ossatures métalliques usuellement employées par les plaquistes. Ainsi, il est possible de réaliser rapidement une paroi déjà pourvue de sa finition choisie parmi un vaste choix de 60 coloris. Les plaques font 260 mm de longueur et peuvent être découpée à façon pour les ajuster à la hauteur de la paroi, pour une largeur de 60 cm ; le mode de pose implique des joints apparents, contrainte assumée dans le design Ikebana.