S'abonner à la revue
Retour
mars 2016

Les sols vinyle

Le LVT, la nouvelle clé des sols

Sur un marché des revêtements de sols globalement stable à 193,7 millions de mètres carrés, les sols PVC ou en vinyle tirent leur épingle du jeu, plus particulièrement le segment LVT qui enregistre des croissances à deux chiffres. Les négoces en matériaux ne sont pas exclus de cette dynamique qui accorde une large part aux produits en pose flottante grâce aux systèmes de clipsage.

Les sols vinyle ou PVC ont le vent en poupe. Selon la dernière étude du cabinet MSI, publiée en août 2015, l’ensemble des sols résilients est devenu la première famille des revêtements de sol posés, avec 54,7 millions de mètres carrés en 2014, contre 52,6 en 2013.

Cet univers des sols résilients, qui caractérise les revêtements ayant la capacité à reprendre leur forme initiale après avoir été soumis à une forte charge, par exemple après un passage ou un appui prolongé de type chaise ou meuble, comprend principalement les sols PVC et le linéoleum. Il affiche sur cette période une progression de 4% et une part de marché de 28% sur le total revêtement, devançant désormais d’une courte tête les sols céramique, annoncés à 54,5 millions de mètres carrés (30% de PDM en 2008). « La tendance est claire depuis 2008 puisque la part des volumes de sols résilients est passée de 23,45% à 28,24% du total, tandis que les textiles reculent (20% de PDM contre 23% en 2008) comme les sols céramique » note MSI. De leur côté, les ventes de parquet ont chuté de 11% (11 millions de mètres carrés) et celles de sols stratifiés de 3% (35 millions de mètres carrés posés).

Des atouts multiples

Représentant aujourd’hui 95% des volumes de sols résilients, les sols PVC se sont développés en France à partir des années 50, au détriment essentiellement du linéoléum. La liste de leurs atouts est, il est vrai, pleine d’attraits.

Entièrement recyclables, les sols PVC offrent tout d’abord une grande résistance au poinçonnement (le comportement d’un revêtement de sol soumis à un enfoncement), et au trafic. Ils sont également dotés d’une très faible conductivité thermique qui les rend donc compatible avec un chauffage par le sol et sont faciles d’entretien. De plus, ils peuvent être posés sur une sous-couche acoustique apportant une isolation phonique allant jusqu’à 18dB au bruit d’impact. De façon générale, les sols PVC présentent des qualités d’amortissement reconnues et mesurées pour les trois types de bruits, aériens dans la pièce comme des voix fortes, de chocs d’un niveau supérieur (transmis par la paroi horizontale de la pièce au niveau inférieur comme les chutes d’objets) et d’impact, c’est-à-dire la sonorité à la marche. Pour finir, ils sont faciles à mettre en œuvre.

Le clic prend la pose

Disponible en lés (rouleaux de 2, 3 ou 4 m), lames ou encore dalles de différents formats, ce revêtement s’accommode de plusieurs types de pose : collée ou poissée, plombante (chaque dalle tient en place par son propre poids maintenue par un tackifiant), auto-adhésives ou clipsées, ces derniers procédés étant réservés aux dalles et lames.
Les produits autoadhésifs se retrouvent surtout dans l’univers grand public alors que les produits à clips, qui s’emboîtent les uns dans les autres, sont en plein essor, y compris dans l’univers professionnel. Ce système autorise ainsi les sols PVC à être posés en pose flottante, comme peut l’être un parquet ou un stratifié. Particulièrement rapide à mettre en œuvre, il permet d’utiliser la pièce très rapidement après la pose, notamment en milieu occupé.

Les PVC disposent d’une épaisseur totale variable, 2 à 3 mm pour les épaisseurs minces, 4 à 6 mm pour ceux dont l’épaisseur est plus importante. Les dalles ou lames clipsables relèvent surtout de cette dernière catégorie. Leur épaisseur leur offre la possibilité d’être posés directement sur un ancien carrelage, sans ragréage, ce qui est non négligeable en rénovation. Selon les spécialistes, ce n’est d’ailleurs pas l’épaisseur de ce revêtement qui caractérise sa résistance mais sa couche d’usure et son traitement de surface.

Rappelons que la couche d’usure est comprise entre 0,10 mm (usage strictement résidentiel) et 0,70 mm (allant jusqu’à un usage commercial à très forte sollicitation). Elle n’a donc rien à voir avec l’épaisseur totale du produit. Le classement UPEC permet de repérer, d’une part le niveau d’exigence auquel doit satisfaire un local et d’autre part le niveau de performance requis pour le revêtement de sol mis en œuvre. La concordance des deux garantit la durabilité d’un revêtement en fonction de son usage (voir encadré).
Conditionnés en paquets, les revêtements en dalles ou en lames sont également plus aisément transportables que les rouleaux et tout aussi facilement stockables pour le distributeur.

Dans les tendances de la déco

Au fil des ans, les fabricants, à commencer par les ténors de la catégorie comme Forbo et Gerflor, ont su inscrire définitivement les sols PVC dans l’ère de l’aménagement intérieur et des tendances de la décoration. Grâce notamment à de nouvelles techniques d’impression, ce revêtement se caractérise par des motifs et textures très réalistes, y compris au toucher, avec des imitations inspirées des parquets, tomettes, bois, béton ciré, carreaux de ciments, etc., sans oublier une large palette de couleurs dans des finitions variées. La technicité de ces produits leur permet également de répondre à des problématiques techniques variées, par exemple la maîtrise de la conduction électrique pour les salles informatiques, les laboratoires ou les blocs-opératoires, des performances acoustiques pour l’habitat ou les bureaux, des propriétés anti-dérapantes et fongicides ou anti-bactériennes pour les pièces humides. Des traitements de surface apportent une protection supplémentaire contre les rayures et les taches. La variété des qualités, des systèmes de pose, des formats donne ainsi l’opportunité au PVC d’être présent dans de nombreux environnements (habitat résidentiel et collectif, neuf et rénovation, bureaux, hôtellerie, commerce, hôpitaux, établissements scolaires). La santé (26%), l’éducation (15%) et l’immobilier résidentiel sont présentés comme étant les principaux consommateurs de sols souples.

Quatre grandes familles

Sur le plan technique, ce marché se décline en quatre grandes familles. Les sols PVC dits compacts homogènes sont constitués d’une seule et même matière dans toute l’épaisseur du produit. Ce type de PVC est aussi teinté dans la masse. Le PVC compact homogène est très souvent utilisé dans les zones de trafic intense, notamment dans les secteurs de la santé et de l’éducation. En rouleau, il permet de couvrir rapidement de très grandes surfaces.
Les sols PVC compacts hétérogènes sont, eux, constitués de plusieurs couches de formulations différentes et éventuellement renforcés par une armature en voile ou grille de verre, associées les unes aux autres par calandrage (passage entre deux rouleaux). Ils sont destinés à de multiples environnements.

Deux autres familles composent les sols PVC, les sols hétérogènes acoustiques qui disposent en plus d’une sous-couche améliorant leur isolation aux bruits d’impacts et donc le confort acoustique et les sols PVC dits spéciaux qui comprennent notamment les anti-dérapants, avec des inclusions de particules, ou un grainage.

Le LVT prend le pas

Aujourd’hui, c’est avant tout le segment des LVT (Luxury Vinyl Tile), dits aussi PVC modulaires, qui suscite l’engouement. Faisant partie des PVC compacts hétérogènes, ils se présentent sous forme de lames ou de dalles, constituées de plusieurs couches de PVC stratifiées, c’est-à-dire assemblées les unes aux autres par pressage à chaud. La partie visible est composée d’un mince film PVC imprimé avec un décor reproduisant un aspect parquet, béton, carrelage, pierre, métal... Cette technique d’impression permet d’obtenir un résultat très réaliste, difficile à obtenir avec un sol PVC en rouleau. L’impression réaliste est ensuite renforcée par un embossage qui donne du relief au sol, par exemple pour reproduire le veinage d’un parquet ou évoquer le relief d’un sol en béton.

Disposant de tous les atouts inhérents aux revêtements PVC (résistance au trafic, au poinçonnement et à l’humidité, facilité d’entretien, confort acoustique…), associés à un large choix de décors et de formats, de modes de mise en œuvre, le LVT a représenté, en 2014, 11,3 millions de mètres carrés vendus, soit une progression de 23% par rapport à 2013. La part des LVT au sein des revêtements de sols résilients atteint presque 21% contre seulement 11% en 2010. La dynamique est surtout du côté des produits clipsables, au détriment des auto-adhésifs pour le grand public et de la pose collée dans le bâtiment, ce qui confirme aussi la tendance en faveur de ce type de pose pour l’ensemble des PVC.
Lancé en France, il y a moins de dix ans, le LVT a été introduit sur le marché français par les grossistes en décoration, via des produits d’importation asiatiques. Depuis les majors du marché des revêtements de sol ont développé leurs propres productions. Ce type de produits se développe notamment au détriment du stratifié, malgré un coût d’achat plus élevé, mais avec des qualités supérieures en termes d’étanchéité, de confort acoustique, etc. et une épaisseur de 4 à 5 mm qui lui permet de se glisser partout en rénovation, sans nécessiter par exemple de reprises de portes. D’ailleurs, le fabricant Unilin, à travers ses marques Pergo et Quick-Step, renommées dans les univers du parquet et du stratifié, ne s’y est pas trompé. Il a investi en Belgique dans une usine entièrement dédiée à ce type de produits, avec un procédé de fabrication 100% à plat qui lui permet d’assurer une forte stabilité dimensionnelle. L’âme du vinyle n’étant jamais calandrée, les lames ne se rétractent pas sous les changements de température, ce qui assure la longévité du revêtement, notamment lorsque ce dernier est posée derrière une baie vitrée, exposée plein sud...

Des offres complémentaires

L’essor des produits PVC clipsables, en particulier le LVT, n’échappe pas aujourd’hui aux négoces en matériaux d’autant que les fabricants leur offrent la possibilité de marier les différentes catégories de produits de leur portefeuille d’offres et donc de les mixer lors des livraisons, un atout pour un revêtement encore nouveau.

Globalement, plutôt qu’opposer les produits, les fournisseurs jouent effectivement la complémentarité dans leurs gammes. Le linoleum, par exemple, propose des couleurs que le LVT est incapable de reproduire, ce dernier offrant des facilités de pose supérieures aux PVC classiques mais un choix de décors et de qualité moins diversifié. De son côté, Quick-Step propose des présentoirs capables d’associer du parquet pour ceux qui apprécient l’authenticité du bois, du stratifié pour son bon rapport qualité prix et du LVT, pour les multiples atouts déjà évoqués.

L’essor du segment LVT passe sans doute par le développement de ses gammes. Ce sont les décors évoquant le bois qui ont pour l’heure la préférence, de même que les lames, y compris dans les grands formats comme c’est le cas de la nouvelle gamme Pulse de Quick- Step. Selon le magazine web cote-sols.fr, conçu par Forbo pour informer notamment les professionnels sur les évolutions des revêtements de sol résilients, « lorsque vous posez un sol PVC imitation bois, vous appréciez des formats qui évoquent les lattes de parquet. Et si vous jouez la carte des imitations béton ou carrelage, des formes carrées, éventuellement de grande taille, renforcent l’impression que vous souhaitez donner. » Reste ainsi aux LVT à se développer davantage sur des collections imitant le béton, la pierre ou le carrelage pour pouvoir ainsi lorgner sur de nouvelles parts de marché à prendre sur le carrelage dans les années à venir.

Agnès Richard


Sols vinyle ou PVC

Les appellations PVC et vinyle sont des synonymes dans l’esprit des professionnels même si, pour les puristes, une différence existe en termes de fabrication.

Le sol PVC ou sol vinyle est un matériau de synthèse, composé de carbone, d’hydrogène, de plastifiants et de charges minérales. Il est issu du sel à 57%. Les termes PVC et vinyle désignent en fait le même produit, composé de polychlorure de vinyle. La différence entre les sols PVC et en vinyle vient uniquement de leur mode de fabrication :
Le sol vinyle est fabriqué par enduction (application de la matière première liquide sur un support), le sol PVC est fabriqué par calandrage (matière première aplatie entre deux rouleaux).Source : www.cote-sols.fr


Le classement UPEC

Le classement UPEC (U pour Usure à la marche ; P pour poinçonnement ; E pour comportement à l’eau et à l’humidité ; C pour tenue aux agents chimiques) est un classement de la durabilité en fonction des usages, qui caractérise à la fois les exigences relatives a un ouvrage de revêtement de sol et les performances des matériaux qui en permettent la réalisation.

A chaque lettre est associé un indice (valeur de 1 à 4, du moins ou plus exigeant) qui, selon les cas, indique le niveau d’exigence auquel doit satisfaire l’ouvrage concerné, ou le niveau de performance du revêtement de sol posé.

En France, les marques NF-UPEC et NF-UPEC A+ classant les produits sont issues d’une démarche volontaire des fabricants désirant mettre en avant des valeurs constantes et suivies de performances et de qualité permettant de répondre au classement UPEC des locaux.

La certification NF-UPEC et NF-UPEC.A+ offre à l’utilisateur la double assurance de la conformité des produits aux spécifications techniques des normes les concernant ainsi qu’aux caractéristiques d’usage définies dans les règles d’attribution du classement UPEC, du maintien dans le temps de cette conformité, car le fabricant est tenu de contrôler en permanence ses produits. Source : www.cote-sols.fr





La gamme de sols LVT Création 30 propose 56 décors travaillés à partir de l’étude des plus beaux matériaux, réinterprétés et détournés par le Design Studio de Gerflor. Classée U2SP2, elle convient aux environnements résidentiels et tertiaires à trafic modéré, comme les bureaux et l’habitat, et est proposée en trois procédés de pose : à coller, à clipser et à presser. Elle se décline en lames et en dalles.









La nouvelle collection Pulse de Quick-Step comprend vingt motifs en phase avec les dernières tendances en matière d’aménagement intérieur. Cette gamme de sols LVT se caractérise par son aspect très réaliste, sa résistance à l’usure et son étanchéité, son côté insonorisant et la sensation de chaleur.










Forbo Flooring Systems
propose à travers sa gamme Allura une large palette de LVT aux formats variés disponibles en pose collée, en pose plombante, ou en pose clipsée, soit plus de 200 références coordonnables entre elles.









Tarkett
propose une offre LVT complète pour répondre à tous les besoins, qu'il s'agisse de locaux neufs ou de rénovation. Les différents formats de dalles et lames permettent de jouer avec les espaces et de composer différents calepinages adaptés. A faible coût, son entretien est simplifié grâce au traitement de surface TopClean XPTM.