Bosch Rexroth

4.0, une clé pour la relocalisation ?

Acteur de l’Industrie du futur en France, Bosch a fait du partage d’expériences l’une des bases de sa transformation numérique. A la tête de 280 usines dans le monde et disposant d’une filiale, Bosch Rexroth, spécialisée dans la conception de solutions techniques industrielles, le groupe allemand conçoit le 4.0 comme un outil d’excellence opérationnelle lui permettant de s’adapter aux enjeux d’un environnement mondial en pleine évolution. Cette démarche se présente comme un atout d’envergure, alors que la crise sanitaire et économique actuelle révèle tout l’intérêt d’une relocalisation en Europe des industries jugées essentielles.

Retour vers le Futur et enjeux de l’usine de demain... Alors que le salon Global Industrie, qui devait initialement se tenir en mars, a été repoussé à une date ultérieure, pour cause de crise sanitaire liée à l’épidémie de Covid-19, Bosch Rexroth, la filiale du groupe Bosch spécialisée dans la fabrication de composants et de systèmes pour les techniques électriques, hydrauliques industrielles, hydrauliques mobiles et mécaniques, a organisé une série de conférences en ligne pour apporter aux professionnels son expertise sur l’Industrie du futur, dite aussi 4.0. Occasion de faire le point sur une stratégie engagée dans le groupe dès 2011 et dont la première phase se termine en 2020, et d’envisager les enjeux à venir. 

Affichant un chiffre d’affaires 2019 de 77,9 milliards d’euros réparti en quatre domaines (Solutions pour la mobilité, Techniques industrielles, Biens de consommation et Techniques pour les énergies et les bâtiments), Bosch bénéficie ainsi d’une double expertise, celle de ses 280 usines à travers le monde, dont une dizaine en France, et celle de sa filiale Rexroth qui se positionne comme un pourvoyeur de solutions, qu’elle peut mettre en œuvre dans les différents sites du groupe, en fonction de leurs attentes, avant de les déployer vers l’extérieur. « Bosch est un vrai industriel. On sait ce que c’est de produire » confirme Pascal Laurin, Directeur Industrie 4.0 de Bosch France et Directeur de division Bosch Rexroth. 

Un enjeu de dynamique industrielle 

Lancé en 2011, le concept de l’Industrie 4.0 s’inscrit dans une longue perspective, jalonnée de plusieurs révolutions technologiques : la mécanisation, avec l’avènement de la vapeur, l’électrification avec les débuts de la production de masse, puis l’automatisation avec les premiers robots et aujourd’hui donc, la connectivité avec les objets connectés, la data, la cobotique, l’impression 3D et bientôt la 5G... Force est de constater que si l’Allemagne a réussi sa transformation 3.0, celle de l’automatisation démarrée dans les années 70-80, la France d’alors a fait d’autres choix. Selon l’expert, la désindustrialisation de l’Hexagone repose tout d’abord sur des décisions politiques, c’est-à-dire au fait d’avoir pensé à un moment donné que les voies du service et de la R&D étaient les seules qui valaient et qu’il était plus intéressant d’aller fabriquer ailleurs. Les autres raisons sont liées à la peur que les robots nuisent à l’emploi et à un manque d’investissements dans les outils industriels de la part des dirigeants. « Conserver un outil productif, la maîtrise de ses process est une vraie valeur ajoutée pour un industriel, une valeur différenciante par rapport à ses concurrents. Une entreprise qui n’investit pas, perd de la valeur, de la productivité et, peu à peu, des parts de marché. La robotisation permet donc de conserver de l’emploi, mais cela suppose un accompagnement humain pour lever ces freins.  » 

Le résultat est implacable, avec des limites que l’on touche concrètement, particulièrement lors de la crise actuelle : aujourd’hui l’industrie pèse 25% du PIB en Allemagne alors qu’elle n’est plus que de 12% en France contre 22% trente ans plus tôt. Notre voisin d’Outre-Rhin a donc réussi à...