Sofop Taliaplast
L’unique fabricant européen de contenants en caoutchouc naturel
Sous la direction volontariste de son fondateur Eugène Reitz, ardent défenseur du Fabriqué en France, la PME Sofop Taliaplast enchaîne les investissements productifs à un rythme soutenu. Sa dernière initiative concerne le caoutchouc naturel, matériau qu’elle est désormais la seule à travailler en Europe dans le domaine des outils pour le bâtiment suite au rachat des actifs industriels de l’Espagnol Rubi dédiés à cette matière.
Jusqu’ici, la société Sofop Taliaplast communiquait sur le fait qu’elle était la seule société européenne à maîtriser la fabrication d’outils pour le bâtiment dans les trois matériaux que sont le plastique, le caoutchouc synthétique et le caoutchouc naturel. Désormais, elle peut ajouter à son récit le fait d’être également le seul fabricant européen de matériels en caoutchouc naturel, position qui renforce sa prééminence sur le marché des seaux, auges et poubelles de chantier et son leadership en termes de fabrication européenne.
Cette suprématie continentale dans le domaine des contenants en caoutchouc naturel trouve son origine 34 ans en arrière, lorsque la jeune entreprise Sofop n’était encore qu’un négociant de ce type d’articles. Son fournisseur Sargom, en dépôt de bilan, est racheté en 1988 par Eugène Reitz avec l’usine de Cugand (85) qui abrite sa fabrication depuis les années cinquante. Ce site de 13 000 m2 en bord de Sèvre Nantaise, un temps fabrique de papier, a été conservé et est resté jusqu’à ces dernier mois le centre névralgique de l’activité caoutchouc naturel de Sofop. Cinq années plus tard, un deuxième industriel concurrent est repris par Eugène Reitz, la société Sidec à Chassant. Celle-ci est promptement fusionnée avec Sargom puis cet ensemble est finalement intégré à Sofop pour devenir son pôle caoutchouc naturel.
L’acquisition finale des presses de Rubi
La croissance se poursuit ensuite de façon organique avec le développement de la production, tout en gardant un œil ouvert à toutes les opportunités de rachats qui pourraient se présenter. Toutefois, comme dans le jeu du chat et de la souris, les cibles potentielles se dérobent les unes après les autres. Approchée, la société Jeantet à St-Claude (39) préfère vendre ses moules à un autre fabricant, l’entreprise Socamont qui quelque temps après cède cette activité à l’Espagnol Fiel-Kanguro, un autre intervenant de premier rang dans le domaine des contenants pour le bâtiment et notamment leader sur son marché national. Cette entreprise est ensuite rachetée en 2014 par son principal concurrent national Rubi, qui initie en 2017 un plan d’investissement d’envergure pour impulser une nouvelle dynamique à l’activité caoutchouc naturel.
Et finalement, en 2021, le chat attrape la souris puisque Sofop rachète l’intégralité des actifs de production de Rubi pour cette spécialité, à l’exception des moules. Parallèlement, toute la fabrication qui pouvait exister au niveau continental a entièrement disparu, laissant le champ libre à Sofop pour s’affirmer comme l'unique fabricant européen de produits pour le bâtiment en caoutchouc naturel. Une belle histoire qui a demandé patience et longueur de temps.
Un parc de 60 presses à vulcaniser
La dernière étape de ce déploiement a donc été le rachat en novembre 2021 des presses à vulcaniser utilisées par Rubi. Cet achat n’est que la première phase d’un processus dont le coût total atteint les trois millions d’euros et qui va s’achever à l’automne prochain. Il a débuté mi-février 2022 avec le démontage des machines en Espagne et s’est poursuivi à partir de début avril avec le déménagement des presses qui ont été rapatriées en France par une noria de quatorze semi-remorques. Pour accueillir ce parc machine, Sofop Taliaplast a acheté à Gétigné, commune située à quelques kilomètres seulement de Cugand, un bâtiment destiné à recevoir toute la partie vulcanisation et montage. Pour former ce pôle spécialisé, les presses espagnoles – nous dirons Rubi dans la suite de cet article pour les différencier des presses Sofop – sont donc acheminées dans cette usine où seront également transférées 80% de celles fonctionnant à Cugand – 20% des presses Sofop seront réformées.
Au final, Sofop disposera de 60 presses à vulcaniser avec des pressions de travail s’échelonnant de 200 à 800 tonnes, contre auparavant 36 avec de pression s’arrêtant à 600 tonnes. Ce renouvellement du parc machines et des infrastructures va permettre d’accroître les quantités produites et d’améliorer les processus de production (rationalisation des flux, réduction de la pénibilité…) en reprenant de zéro tous les process. Cette démarche s’est d’ores et déjà concrétisée par des améliorations notables qui vous découvrirez au fil de cet article.
Une matière première...