Kübler
Le n°3 allemand arrive en France
Nouvelle venue en France, la société Kübler est l’un des leaders du vêtement professionnel en Allemagne et connaît depuis une dizaine d’années une évolution remarquable sur les secteurs du workwear et des vêtements normés, dans tous les métiers de l’industrie et du bâtiment. Moderne et inventive, managée par un grand connaisseur du marché, la marque dispose de tous les atouts pour s’implanter dans l’Hexagone.
Faisant aujourd’hui partie des principaux acteurs de workwear en Europe avec un chiffre d’affaires de 54 millions d’euros, la société Kübler a été fondée à Schorndorf en 1956 par le marchand de textile Paul H. Kübler avec quelques couturières qui fabriquaient des bleus de travail. L’entreprise s’est rapidement développée et a atteint une envergure nationale dans les années 60 avant de devenir un précurseur au début des années 70 en lançant sur le marché les premiers vêtements de travail en couleur. Rencontrant un réel succès, la compagnie souabe a déménagé ses locaux sur la ville voisine de Plüderhausen en 1972 dans un bâtiment d’une surface de 4 000 m2 puis a commencé à externaliser sa production en Hongrie et en Tchécoslovaquie en prenant bien soin de contrôler la qualité de la production.
Inspired by your job
Un virage important au milieu des années 80 quand l’entreprise commence à faire fabriquer des vêtements en extrême orient et sur la même époque se tourne vers le marché de l’industrie. Parallèlement, quelques agrandissements sont effectués à Plüderhausen, dont la construction d’un stock central d’une capacité de 600 000 pièces, site qui sera étendu en 1998 par l’achat d’un bâtiment adjacent. Par la suite, alors qu’il compta un temps quelque 150 couturières, le siège social de la société va progressivement être dédié à la R&D, au prototypage et à la fabrication de petites séries, ainsi qu’au stockage.
Ces différentes extensions ne s’arrêtent pas à Plüderhausen puisque Kübler rachète en 1994 son partenaire hongrois et investit dans de nouveaux locaux pour le secteur de la mode, une activité qui emploiera jusqu’à 300 personnes et sera stoppée en 2008, signant également la vente de cette structure hongroise : cette incursion dans la mode apportera une grande maîtrise du textile à Kübler. Cette décennie 90 a aussi été marquée par la reprise en 1996 de la société Kempel, avec une fusion définitive en 2015, une marque allemande très ancienne positionnée sur la mode et le workwear, très forte dans l’artisanat et construction.
Cette belle histoire jalonnée de succès aurait toutefois pu se terminer prématurément si la société n’avait pas réalisé un gros travail sur elle-même il y a une dizaine d’années, lorsque la conception très traditionnelle de ses produits a été heurtée de plein fouet par les nouveaux designs de vêtements de travail pour le bâtiment et l’industrie. En 2013, Michael Stiegert arrive chez Kübler au poste de directeur général et revoit complètement le positionnement de l’entreprise avec à la clé une refondation des gammes qui devaient absolument gagner en modernité. Cet énorme chantier a été mené à bien en quelques années et a trouvé son aboutissement en 2015 avec le lancement du nouveau logo de la marque, sportif et dynamique, de sa nouvelle signature workwear « Inspired by your job », de nouvelles collections, autant d’éléments qui ont transformé l’image de la compagnie. Comme le souligne Daniel Pusch, le directeur de la marque : « Nous avons tout changé à ce moment-là. Ce fut le début d’une nouvelle ère ».
Design made in Plüderhausen
Désormais, la société Kübler est organisée avec un siège social en Allemagne, à Plüderhausen, où est concentré l’essentiel des forces vives de l’entreprise avec la direction, les services administratifs et supports clients, la recherche et le développement, le stock central et enfin un atelier servant à la réalisation de prototypes et de petites séries. Les productions sont quant à elles confiées à des partenaires industriels en Europe et en Asie.
Les produits trouvent leur origine dans un développement qui est totalement effectué en Allemagne, dans un atelier de création comportant designers et opératrices en CAO. Les créatifs doivent rester attentifs aux tendances du marché, répondre aux remontées du terrain sur les fonctionnalités, veiller à ce que les produits soient robustes et facilement réparables ou recyclables, tout cela en mettant une touche de style et en veillant aux coûts de fabrication. Les opératrices sur ordinateur sont pour leur part chargées de réaliser les dessins des patrons. Elles doivent faire en sorte que les croquis des créatifs deviennent réalité en dessinant les pièces qui doivent pouvoir être montées ensemble pour réaliser les vêtements. C’est une phase essentielle du développement car tout doit être équilibré et chaque détail compte, comme par exemple l’emplacement et la tailles des poches qui doivent correspondre aux dimensions du vêtement, de même que le positionnement des bandes rétro-réfléchissantes. Rien n’est standard, à chaque taille ses patrons. Il faut être très attentif aux proportions.
Les vêtements sont ensuite assemblés dans l’atelier de prototypage du site et font l’objet de plusieurs essais en interne pour effectuer les premiers ajustements puis confiés à des utilisateurs (testing pool) pour des essais de longue durée qui permettent de corriger ou valider les vêtements testés. Il faut d’une manière générale réaliser entre un et trois prototypes pour chaque nouveau vêtement.
Un atelier pour le prototypage et les petites séries
La société dispose d’un atelier de production employant trente personnes, dont douze couturières, qui sert au prototypage et à la production de petites séries. Le prototypage est effectué en fonction des patrons conçus par le service créatif et les vêtements sont entièrement construits sur place pour des allers retours rapides. Outre cette fonction, primordiale, cet atelier est utilisé pour les petites séries et demandes spéciales qu’il n’est pas souhaitable d’externaliser. Ceci concerne notamment les fabrications sur mesure et dans des tailles non standard, des versions de productions existantes (par exemple avec un insert rétro-réfléchissant spécifique), des reliquats de pièces à fabriquer sur des commandes incomplètes.
Cet atelier comprend de nombreuses machines différentes qui sont utilisées par les couturières en fonction des tâches à réaliser et des matières. Ces appareils peuvent ainsi exécuter tous les piquages nécessaires en confection et des opérations complémentaires comme l’étanchéité des coutures, l’insertion automatique de boutons pression, la pose de scratchs. Le parc comporte également des machines capables de réaliser des prestations particulières, en l’occurrence la pose de logos sur les vêtements par transfert thermique, par broderie, par couture avec point d’arrêt d’étiquettes. Ce service est...