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février 2016

Sam Outillage

Plein Kap sur l’innovation

S’apprêtant à fêter cette année ses cent ans, Sam Outillage vient de lancer le Kap'Sam® un booster de démarrage unique sur le marché. Reflétant la dynamique d’innovation de la PME stéphanoise, le Kap’Sam® issu de son laboratoire de recherche et développement pourrait bien accélérer son développement à l’international, entraînant derrière lui nombre de produits de son catalogue.

A l’aube de ses cent ans, l’entreprise de Saint-Etienne a gardé tout son souffle. Deux ans après le lancement du système d’alimentation en air comprimé portable PEA (Puissance Énergie Autonomes), Sam Outillage bouscule l’univers des boosters avec son Kap’Sam®, un dispositif de démarrage sans batterie qui constitue une rupture technologique par rapport à ce qui existe actuellement sur le marché.

Cap 4.i

Renouant à 100% avec son caractère familial lors de sa sortie de la bourse en 2014, dirigée depuis 2011 par Olivier Blanc et Frédéric Champavere, les arrière-petits-fils du fondateur, le fabricant d’outillage à main Sam Outillage s’inscrit plus que jamais dans l’avenir. L’entreprise, issue des Forges Stéphanoises fondées en 1906 a fait de l’innovation l’un des piliers de sa stratégie de développement « Cap 4.i » basée sur l’innovation, l’internationalisation, internet et l’individu, qu’il s’agisse de l’accomplissement de ses 200 salariés, à travers le respect des valeurs de l’entreprise, que des utilisateurs de ses outils. 

I comme investissements

Cette stratégie est indissociable de la volonté de l’entreprise d’investir tant dans son outil de production en France que dans la R & D, qui équivaut aujourd’hui à environ 5% de son chiffre d’affaires, que de déployer une démarche de croissance externe. En témoignent les rachats en 2011 de PTS et du Néerlandais Rodac qui ont donné à Sam les moyens d’acquérir de nouvelles compétences dans le pneumatique tout en se développant hors des frontières hexagonales. En 2013, l’entrée dans le groupe de Sova2i, société de tôlerie fine industrielle basée dans l’Hérault, permet à Sam de réintégrer en France la fabrication de servantes et rangements (600 à 700 servantes par mois). Quant à la prise de participation dans une start-up montpelliéraine de fabrication de puces RFID, elle lui fournit l’opportunité de prendre pied sur le marché des outils connectés. « Nous sommes convaincus qu’internet fera partie de la vie des usines. Au départ, les outils connectés étaient conçus pour la géolocalisation. Aujourd’hui, ils permettent la traçabilité d’opérations de maintenance, de s’assurer que les tâches sont effectuées dans le respect des protocoles, etc. » explique Frédéric Champavere, P-dg du groupe. « Nous avons le sentiment que le fait d’être fabricant d’outillage à main nous permet d’avoir une plus grande réactivité par rapport aux besoins de nos clients ». 

Aujourd’hui, Sam fabrique 50% des outils de son catalogue, le taux s’élevant à 73% en prenant en compte l’ensemble des productions européennes. « Le marché nous demande d’évoluer vers des produits plus techniques, à plus forte valeur ajoutée. Nous réfléchissons au quotidien pour que les solutions élaborées contribuent à l’efficacité et à la productivité des opérations qu’accomplissent les utilisateurs avec nos outils » poursuit-il. « Par ailleurs, avec des outils traditionnels, personne ne nous attend à l’international. »

Distribuant ses produits dans 70 pays, au travers des marques PTS, Rodac et Sam, la PME stéphanoise dispose aujourd’hui de filiales en Belgique, aux Pays-Bas, en Allemagne et Espagne et vise essentiellement l’Europe du nord et le pourtour méditerranéen. « Notre objectif est de fabriquer des produits que nos concurrents européens ne fabriquent plus en Europe. » 

Le client, au cœur du process d’innovation

Pas question pour autant pour la PME stéphanoise d’investir tous azimuts, d’où la mise en place d’un système POC (Proof of concept) qui implique que dès que l’un des huit et bientôt neuf ingénieurs du laboratoire de R & D Samtech a une idée, le développement s’effectue avec l’accompagnement d’un ou plusieurs clients de façon à ce que le produit final réponde concrètement à toutes les problématiques. C’est ainsi que la clé mécatronique à cassure, lancée en juin sur le salon du Bourget, a été développée avec les équipes R & D d’Airbus et que le tout nouveau Kap’Sam® a été élaboré avec celles de Renault et PSA Peugeot-Citroën. 

Le Kap’Sam est le fruit de l’analyse des retours sur garantie des boosters, menée depuis cinq ans. Le constat est clair : le taux de retour important est essentiellement lié à la batterie. « Le défaut de batterie, accompagné d’une réflexion que nos ingénieurs menaient sur de nouvelles sources d’énergie nous a incités à mener les premières recherches sur un nouveau système de démarrage des véhicules. » Sur cet univers estimé à 30 000 pièces, Sam Outillage qui n’a sans doute pas la même légitimité que d’autres acteurs historiques, a ainsi redéfini sans complexe le produit. « Le booster est l’une des cinq premières lignes de revente dans un réseau de distribution. Le business existant est très lucratif » reconnaît Sébastien Bonhomme, directeur de la Business Unit Automobile. La panne de batterie est effectivement la première source de panne d’un véhicule (58% des cas) !

Kap'Sam, un booster sans batterie

Né au terme de deux ans de développement, le Kap’Sam se présente comme un dispositif de démarrage intelligent haute-performance pour véhicule 12 V. 

Unique au monde, il répond à toutes les problématiques reconnues des professionnels du dépannage et encore jamais résolues à ce jour par un booster traditionnel. Il utilise de fait une toute nouvelle technologie basée sur la synchronisation et la gestion maîtrisée de composants électroniques de dernière génération afin de restituer aux utilisateurs toute la puissance, la fiabilité et la sécurité dont ils ont besoin pendant la phase de démarrage. Plus précisément, sa technologue repose sur des super-condensateurs, qui restituent la puissance en quelques secondes, dès que le véhicule dépanné a redémarré. Opérationnel en permanence et sans limite, ce nouveau produit n’a donc pas besoin d’être branché sur secteur après une intervention pour être rechargé… Il est garanti cinq ans, preuve de l’absence de perte de performance dans le temps. Sam a également travaillé sur l’aspect sécurité, les mauvais branchements étant la cause de nombreux déboires. Sa programmation interne l’empêche de fonctionner dès lors qu’il détecte une anomalie de connexion. 

Assemblé à Saint Étienne au rythme de 200 unités mensuelles dans un premier temps, le Kap’Sam bénéficie de contrôles unitaires assurant une mise sur le marché en plein état de fonctionnement. C’est aussi le seul du marché à être certifié conforme à la norme EN IEC-60335-2-29 (qui s’applique aux chargeurs de batterie électriques dont la tension assignée n’est pas supérieure à 250 V) par un laboratoire indépendant. Il fonctionne également sur des véhicules hybrides et électriques. 

Son boîtier au look moderne est fabriqué en polycarbonate, d’où un poids de seulement 8,5 kilos, deux fois moins important qu’un booster traditionnel, le tout pour un prix de 890 euros HT. « Nous avons veillé à ce qu’il ne dépasse pas la barrière des 1 000 euros, en recherchant un juste équilibre entre notre rentabilité et notre envie de percer sur le marché. Ce prix est 1,5 fois supérieur à celui d’un booster de même puissance » poursuit Sébastien Bonhomme. A noter que Sam conserve l’ensemble de sa gamme de boosters traditionnels. 

Les portes de l’international 

Avec son innovation, le fabricant stéphanois vise en premier lieu les 5 000 dépanneurs de véhicules de France, les concessionnaires et les spécialistes de la distribution auto. La distribution industrielle, notamment pour les clients de l’aéronautique, des transports et la maintenance, fait également partie de la cible, sachant que les problèmes de batterie peuvent générer de coûteux retards de livraison et de production. « Cela nous ouvre aussi des portes dans le bâtiment, dans le tertiaire. La cible du Kap’Sam est plus large que celle du PEA, qui concerne plutôt de nouveaux usages pour les utilisateurs. »

Déjà référencés chez les deux constructeurs automobiles nationaux, le Kap’Sam possède le potentiel pour conquérir d'autres marchés à l’international, d’autant qu’il bénéficie d’une homologation technique de niveau européen assortie d’une extension mondiale. « Aujourd’hui, nous ne sommes pas présents sur les marchés italien et britannique. Avec le Kap’Sam, nous espérons progresser dans ces pays. Déjà, nous entrons sur le marché suisse » se félicite Olivier Blanc, directeur général. « Grâce à ce produit, nous passons un nouveau cap ».

Agnès Richard

Un produit unique au monde

Le Kap’Sam® dispose d’une puissance spontanée importante et permet d’afficher des capacités électriques impressionnantes en version 12 V, avec une intensité de 1 600 ampères en démarrage et près de 9 000 ampères en « Peak », soit une capacité électrique de près de 500 farad. « Ceci en fait un outil sans équivalent sur le marché, car il permettrait par exemple d’allumer 240 000 ampoules en une fraction de secondes » explique Jérôme Garriga, ingénieur à la tête du projet.

Doté d’un système sans batterie, le Kap’Sam, contrairement à ses prédécesseurs, ne se branche jamais sur le secteur pour retrouver sa capacité. En effet dès que le redémarrage a été effectué, ses super condensateurs graphène se rechargent totalement en moins de 8 secondes sur l'alternateur du véhicule dépanné. Il est donc aussitôt opérationnel pour une nouvelle intervention.

La source d’énergie du Kap’Sam® a été testée plus d'un million de cycles de (dé)charge, sans aucune perte de capacité et de puissance. Il peut donc démarrer autant de véhicules en panne de batterie que nécessaire, en moins de 2 secondes, sans s’arrêter et sans risque d’être endommagé. Le matériel est conçu pour rester insensible aux températures de -20°C à + 40°C et est protégé et étanche face aux poussières et à la pluie. Des bumpers noirs assurent une fonction anti-chocs le préservant également pendant son transport. Par ailleurs, tous les organes sensibles sont conçus pour résister aux différents risques électriques. En embarquant une gestion électronique sécurisée, l’utilisateur n’aura plus aucun risque d’endommager un calculateur en inversant les polarités ou en causant un choc électrique par court-circuit. Sa programmation interne l’empêche de fonctionner dès lors qu’il détecte une anomalie de connexion.

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