Les outils du plaquiste
L’innovation se plaque sur l’ergonomie au travail
Profitant de la forte demande en faveur de la plaque de plâtre dans la construction, le marché des outils pour plaquiste est en plein développement. Bénéficiant de l’introduction d’outils spécifiques bien adaptés aux gestes et problématiques du plaquiste, les gammes cherchent à apporter sécurité, gain de temps et d’effort, favorisant aussi la rentabilité du chantier. La mise en place d’offres dédiées renforce l’identification par le professionnel des produits innovants, conçus pour lui, et répond bien aux attentes des distributeurs dont le libre-service est segmenté par univers métier.
Solutions de manutention (lève-plaque, cale-plaque...), machines électroportatives (visseuse, ponceuse...), outillage (cisailles, massicot, pinces à sertir, scie, niveau, mesure, couteaux à enduire, cutter, trusquin...), consommables (vis, chevilles, colle, bandes à joint…), la panoplie du plaquiste a des allures d’inventaire à la Prévert. Reconnu aujourd’hui comme un spécialiste à part entière du bâtiment, ce professionnel a besoin, pour mener à bien son travail, d’une palette d’outils large et variée estimée en moyenne entre vingt et trente outils. De plus en plus, ces derniers lui sont bien spécifiques, traduisant son recours à des gestes précis et techniques, même s’il en partage certains avec d’autres corps de métier, notamment le peintre et le plâtrier.
Le plaquiste prend généralement en charge toute la partie préparation avec l’installation de l’ossature et des plaques sur ce support, ainsi que la mise en place des bandes à joint et parfois une première étape d’enduisage, passant ensuite le relais au peintre. Cette profession, encore jeune, au regard d’autres métiers du bâtiment, accompagne bien entendu l’essor de la plaque de plâtre dans l’Hexagone après la deuxième guerre mondiale. Avec plus de 300 millions de mètres carrés posés par an, qu’il s’agisse de faux plafonds, de cloisons, de doublage, la plaque de plâtre est devenue au fil des ans l’une des principales techniques de construction, un succès qui ne se dément pas avec l’explosion de la demande en systèmes d’isolation thermique et acoustique qui exigent eux aussi le recours à ce matériau. Autrement dit, le plaquiste a encore de beaux jours devant lui et actuellement, son activité semble battre son plein malgré les difficultés sur les approvisionnements en matières premières, auxquels ce marché n’échappe pas, notamment en ce qui concerne les profilés alu.
Des outils spécifiquement conçus
Au-delà de la montée en puissance de cette profession, la prise en compte des besoins du plaquiste est liée également à la mise en place par différentes marques de gammes spécifiquement conçues pour lui, pouvant se composer de plusieurs centaines de références. Mob-Mondelin, Edma et Sofop Taliaplast ont effectivement construit peu à peu une offre bien identifiée, à partir de leur savoir-faire propre. Mondelin, déjà reconnu pour ses couteaux à enduire, a lancé sa gamme à partir d’une innovation, le Levpano, premier lève-plaque du marché, lancé il y a une quarantaine d’années. Chez Edma, ce sont les pinces pour la pose des chevilles, les cisailles et autres grignoteuses pour découper les éléments métalliques qui sont à l’origine de cette gamme. Quant à Sofop Taliaplast, autre fabricant français reconnu comme un spécialiste de l’outillage de plaquiste, dont le fondateur n’est autre que l’inventeur de la taloche, il s’appuie lui aussi sur son expertise métier pour développer son offre. Au-delà de la conception de références spéciales plaquiste, ces trois acteurs valorisent tous la fabrication française d’une grande majorité de leurs produits, atout qui semble particulièrement apprécié par les artisans à l’heure où les défauts d’approvisionnements lointains sont légion au risque de pénaliser des carnets de commande bien remplis.
Ainsi, Sofop Taliaplast assoit sa gamme sur une stratégie visant à intégrer des savoir-faire industriels en injection plastique, métal, découpe soudure, inox, pour développer des produits disposant d’une valeur ajoutée par rapport à l’existant, dont l’essentiel est produit dans ses propres usines situées dans l’ouest de la France.
Maîtrisant l’emboutissage et la découpe d’acier dans son usine de Baillé (95), Edma travaille de son côté à réintégrer la production d’une partie de ses gammes, par exemple les guillotines, pour en contrôler totalement le processus de fabrication et gagner en souplesse. Chez Mondelin, 82% des produits de la gamme plaquiste sont déjà fabriqués dans son usine ligérienne, qu’il s’agisse de couteaux, platoirs, lève-panneau… Mais l’ambition de la marque est d’en produire 90% d’ici 2022, en s’appuyant sur sa maîtrise de l’inox, l’injection plastique ou encore la mécano-soudure.
D’autres intervenants proposent eux aussi des outils conçus spécifiquement pour le plaquiste, en se concentrant davantage sur les étapes de finition, comme l’Outil Parfait, fabricant reconnu sur les outils pour le peintre. Certains intègrent cette offre au sein d’une gamme d’outillage du bâtiment plus généraliste, à l’instar de Stanley, sans oublier les marques d’outillage électroportatif qui proposent des visseuses pour plaquiste ou des ponceuses. Mais cet univers comporte également un grand nombre d’acteurs qui ont su développer un produit spécifique en fonction par exemple de leur savoir-faire industriel ou commercialiser des produits innovants dénichés dans d’autres pays. Il existe également des spécialistes d’une certaine catégorie de produits, en ce qui concerne par exemple les appareils pour appliquer les bandes de joint. D’autres univers commencent également à identifier clairement leurs produits comme répondant spécifiquement aux besoins du plaquiste, comme le secteur de la protection individuelle.
Faciliter la manutention
Bien entendu, il serait fort hasardeux de dresser une liste exhaustive des produits disponibles pour le plaquiste. Néanmoins, les gammes d’outils de plaquiste veillent à répondre aux besoins de ce professionnel à chaque phase du chantier, même si un 20/80 est clairement mentionné, le fameux lève-plaque ou lève-panneau, les pinces/cisailles et les couteaux à enduire/platoirs.
Première étape, la prise en compte des difficultés de transport de la plaque sur le chantier reflète les efforts faits par les marques pour réduire la pénibilité d’une profession soumise à des postures de travail contraignantes, à commencer par les manutentions fréquentes de structures métalliques ainsi que de plaques lourdes et peu maniables… Il n’est pas forcément évident de bouger ce matériau qui traditionnellement fait 2,60 m de long pour 1,20 m de large et qui, selon les modèles, peut atteindre allègrement 30 à 40 kg environ. Ce qui contraint donc les plaquistes à opérer souvent par deux, tout au long des différentes étapes du chantier. Des systèmes de transport ergonomiques bien équilibrés, des poignées et des chariots à roulettes prévus pour transporter une, deux ou trois plaques, ont ainsi été lancés facilitant la manutention manuelle et parfois le travail en solitaire. Ils fournissent ainsi une alternative à la traditionnelle pince à griffe...